Suspension du Niger par la CEDEAO : Reconnaissance du Renversement de Bazoum
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a finalement reconnu, lors de sa 64e session ordinaire le 10 décembre 2023, le renversement du président Mohamed Bazoum au Niger. Cette reconnaissance a conduit à la suspension immédiate du Niger de tous les organes de décision de la CEDEAO, une mesure en place jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel soit restauré dans le pays.
Le communiqué émis à l’issue de cette session a rappelé les décisions prises lors des sommets extraordinaires en juillet et août 2023 concernant le Niger. La CEDEAO a exprimé sa vive préoccupation quant à la détention prolongée du président Bazoum, de sa famille et de ses collaborateurs par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Elle a également pointé du doigt le manque d’engagement du CNSP pour rétablir l’ordre constitutionnel.
Pour faire face à cette situation, la CEDEAO a demandé la libération immédiate et inconditionnelle du président Bazoum ainsi que de ses collaborateurs. Elle a mis en place un Comité des Chefs d’État pour entamer un dialogue avec le CNSP et d’autres acteurs nigériens afin de définir une feuille de route pour une transition de courte durée. Ce comité aura pour tâche de mettre en place des organes de transition et de faciliter la mise en œuvre d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de cette transition pour rétablir rapidement l’ordre constitutionnel.
Selon les résultats des discussions entre le Comité des Chefs d’État et le CNSP, la CEDEAO envisagera éventuellement d’assouplir les sanctions imposées au Niger. Toutefois, en cas de non-respect des conclusions de ces discussions par le CNSP, la CEDEAO maintiendra les sanctions en vigueur et sollicitera l’Union africaine et ses partenaires pour appliquer des sanctions ciblées contre les membres du CNSP et leurs associés.
La CEDEAO a émis un communiqué le jeudi 14 décembre 2023 pour clarifier sa position, expliquant que jusqu’à sa 64e session, elle considérait la situation au Niger comme une tentative de coup d’État, maintenant Mohamed Bazoum comme président du Niger. Cependant, suite au sommet du 10 décembre, la CEDEAO a reconnu officiellement le renversement du gouvernement de Bazoum par un coup d’État militaire, justifiant ainsi la suspension du Niger de tous les organes de décision de la CEDEAO jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel soit rétabli.
Cet épisode représente un tournant majeur dans la situation au Niger, un pays ayant soulevé des inquiétudes quant à une intervention potentielle de la CEDEAO depuis juillet 2023.
Franck Olivier
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