Retrait de la CEDEAO : un acte souverain pour la réaffirmation nationale?
Dans un communiqué conjoint émanant des chefs d’État du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, l’annonce retentissante du retrait de ces nations de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) résonne comme un cri de désillusion et de détermination.
Après 49 ans d’existence, les fondateurs visionnaires de la CEDEAO, guidés par les idéaux nobles de fraternité, solidarité et développement, ne peuvent que tourner dans leur tombe face à la divergence constatée entre ces principes et la réalité actuelle. Les peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger expriment avec regret et amertume leur déception quant à l’éloignement de l’organisation des idéaux panafricains qui l’ont vue naître.
La critique principale réside dans le constat d’une CEDEAO qui, sous l’influence de puissances étrangères, semble avoir égaré sa boussole originelle. Au lieu d’être un rempart et un soutien dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, l’organisation aurait adopté une posture déroutante en imposant des sanctions jugées illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables, violant ainsi ses propres textes fondateurs.
Le retrait simultané du Burkina Faso, du Mali et du Niger, proclamé avec solennité par Leurs Excellences Le Capitaine Ibrahim Traoré, Le Colonel Assimi Goïta et Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, représente un acte de souveraineté affirmé. Ces chefs d’État, prenant leurs responsabilités devant l’histoire, répondent aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations respectives.
Cette décision, prise à Ouagadougou, à Bamako et à Niamey le 28 janvier 2024, est le résultat d’une évaluation profonde de la situation et des intérêts nationaux. Elle témoigne du désir des leaders africains de réaffirmer le contrôle de leur destinée, loin des interférences étrangères et des décisions contraires à l’intérêt des populations déjà éprouvées par des années de violence terroriste.
Le retrait de ces nations de la CEDEAO marque un tournant dans l’histoire régionale, soulignant la nécessité d’une réflexion approfondie sur les principes fondateurs de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Il appelle à une remise en question collective des objectifs, des mécanismes de coopération et des engagements envers la paix, la sécurité et le développement.
L’avenir dira si ce geste audacieux stimulera un réexamen profond au sein de la CEDEAO, ou s’il marque le début d’une nouvelle ère où les nations ouest-africaines cherchent des voies alternatives pour répondre aux défis qui se dressent sur leur chemin.
Franck Olivier/ Colombe média
