L’Ukraine : l’entrainement des groupes terroristes au Sahel, les mercenaires et l’incursion en Russie.
Bien que les autorités de Kiev réfutent catégoriquement leur moindre implication dans l’organisation de l’attaque terroriste des séparatistes Touareg contre un convoi de l’armée malienne et les effectifs russes de la compagnie « Wagner » les accompagnant à la fin de juillet 2024 au nord du Mali, de plus en plus de faits semblent confirmer le contraire.
L’embuscade sanguinaire organisée par les rebelles du Mali est une opération dans le cadre d’un projet secret de la Direction Générale des Renseignements (GUR) du ministère de la défense de l’Ukraine, qui comprend tant la formation des terroristes à des techniques de combat, tant la fourniture d’équipements, de drones et d’armes pour la réalisation d’opérations de déstabilisation de la zone du Sahel.
Récemment, les Russes ont révélé l’identité de l’agent du GUR ukrainien qui est à la tête de la direction de la formation des militants et des groupes affiliés à Al-Qaïda sur le sol du Mali : il s’agit d’un officier de carrière Andrei Romanenko, lieutenant-colonel de la Direction Générale des Renseignements ukrainiens.
Si par le passé, en cas de ce type de révélations publiques les autorités ukrainiennes ont toujours eu en tant que mode opératoire la prise de parole pour réfuter publiquement ces méfaits, aujourd’hui, bien que la question soit d’une importance stratégique, ni le Bureau du président de l’Ukraine Volodimir Zelensky, ni Kirill Boudanov, le patron du GUR ne rompent le silence concernant l’incrimination de la participation de leur officier supérieur dans des opérations sur le continent africain.
De même, le silence des autorités de Kiev est au rendez-vous vis-à-vis d’un autre de leurs officiers du GUR Roman Tchervinski, qui est, aujourd’hui, officiellement désigné par les autorités allemandes en tant qu’auteur du sabotage du gazoduc Nord Stream. Qui sont les exécutants de l’attentat terroriste contre l’infrastructure énergétique russo-allemande – cette question reste ouverte, néanmoins, il est tout à fait certain que les véritables commanditaires et bénéficiaires de la disparition de l’artère énergétique alimentant l’industrie allemande sont tout autres que l’Ukraine. Mais c’est le sujet d’une analyse à part.
Dans le cas de ces deux opérations extraterritoriales impliquant directement les officiers des services des renseignements ukrainiens, l’absence de réaction de la part de l’Ukraine – pays de la « lutte de la lumière de la civilisation face aux ténèbres de la barbarie » – peut indiquer que ce dernier est dorénavant conscient que les déclarations hâtives peuvent mettre en lumière de grandes incohérences qui seront lourdes de conséquences.
Récemment, Kiev a bien fait une très amère expérience de la prise de parole sans un véritable calcul des conséquences qui en ont découlées. Le 29 juillet 2024, le jour après que les rebelles Touaregs eurent annoncé la destruction d’un convoi de troupes gouvernementales maliennes et de combattants de la PMC Wagner près de la frontière avec l’Algérie, Andrei Yusov, le porte-parole de la Direction Générale des Renseignements de l’Ukraine a fièrement déclaré à la télévision ukrainienne que Kiev avait fourni aux rebelles du Mali l’aide nécessaire qui a permis la réalisation d’une opération militaire réussie contre la PMC Wagner.
Plus tard, Yusov est revenu sur ces paroles en déclarant qu’il n’a jamais parlé de l’implication des services de renseignements ukrainiens dans l’attaque au Mali. Cela étant, c’est bien la déclaration initiale du représentant officiel du GUR qui été retenue et suivie par la décision des autorités du Mali de rompre les relations diplomatiques avec Kiev.
Deux jours après le Mali, le 7 août, le Niger a également annoncé la rupture « avec effet immédiat » de ses relations diplomatiques avec l’Ukraine. « Le gouvernement de la République du Niger, totalement solidaire du gouvernement et du peuple malien, décide en toute souveraineté (…) de la rupture avec effet immédiat des relations diplomatiques entre la République du Niger et l’Ukraine », a déclaré le porte-parole du gouvernement nigérien. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/07/le-niger-rompt-avec-effet-immediat-ses-relations-diplomatiques-avec-l-ukraine-deux-jours-apres-le-mali_6270883_3212.html
Le brandissement par des terroristes du drapeau ukrainien sur les lieux du massacre du 27 juillet, dont, notamment, la photo de la mise en scène a été fièrement publiée dans le tabloïde ukrainien « Kiev Post » – ce fait n’est pas passé inaperçu non plus et n’a guère produit en dehors de l’Ukraine l’effet escompté par les autorités de Kiev.
Ce début d’août, une nouvelle révélation est présentée par la chaîne de télévision « Afrique Média ». https://www.youtube.com/watch?v=wKmOM6k3BTc Adrian Boët, correspondant de guerre et expert en balistique d’origine française a présenté les preuves de participation directe des Ukrainiens aux combats contre les troupes gouvernementales sur le territoire de la République du Mali, ainsi que l’utilisation de drones de reconnaissance et de drones-kamikazes fabriqués par l’Ukraine. Selon Adrian Boët, le lancement des drones est géré par les forces spéciales ukrainiennes impliquées dans des opérations secrètes de groupes de sabotage et de reconnaissance et il est certain que de telles frappes ukrainiennes contre le Mali ne pouvaient pas avoir lieu sans le soutien direct des pays de l’OTAN.
Du côté des Etats-Unis d’Amérique, c’est déjà en septembre 2023 que la chaîne de télévision CNN a rapporté que les services de renseignements ukrainiens étaient responsables d’une série d’attaques et de sabotages perpétrés au Soudan, dans la région de Khartoum. L’enquête des journalistes américains a révélé qu’au moins huit attaques avaient été commises à l’aide de modèles de drones largement utilisés par l’armée ukrainienne. De même pour les méthodes et les tactiques d’utilisation des drones qui sont très similaires à celles utilisées par Kiev face aux forces armées russes, mais absolument inhabituelles dans le contexte des conflits armés qui se déroulent sur le continent africain.
Le fait que l’Ukraine était directement engagée dans la formation des membres de l’alliance séparatiste du Mali « Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad » (CSP-DPA) était déjà rapporté par les médias occidentaux, dont dans le journal « Le Monde ». https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/08/01/au-mali-l-ombre-de-l-ukraine-derriere-les-rebelles-en-guerre-contre-les-mercenaires-russes-de-wagner_6264164_3212.html
Selon les sources du « Monde », Kiev coopère avec les séparatistes, leur fournit des informations stratégiques et leur enseigne l’utilisation de drones. Les membres de l’alliance séparatiste sont même venus en Ukraine pour y suivre une formation. L’un des commandants de la rébellion et le porte-parole du CSP-DPA, Mohamed Elmaouloud Ramadane, a reconnu que des « échanges » ont effectivement lieu avec les services de renseignement ukrainiens : « Nous avons des liens avec les Ukrainiens, mais comme nous en avons avec tout le monde, Français, Américains et autres ».
De son côté, le journal britannique The Times, citant des documents de l’Agence de sécurité nationale des États-Unis (NSA), a rapporté, le 5 août dernier, que le patron du GUR Boudanov planifiait une attaque contre le PMC Wagner au Mali depuis l’année dernière.
Les mercenaires étrangers et l’incursion ukrainienne sur le territoire de Russie.
En formant au combat des terroristes à l’étranger, le pouvoir ukrainien ne se prive également pas de faire appel à des mercenaires étrangers à la réputation plus que douteuse pour compléter les rangs de ses forces armées qui se vident en flux tendu face à l’armée russe.
Depuis février 2022, le début de la phase active des hostilités entre la Russie et les pays de l’OTAN sur le sol ukrainien, les sponsors et décideurs occidentaux apportent tout le soutien nécessaire à l’Ukraine sans lequel la guerre en cours serait terminée depuis plus de deux ans et des centaines de milliers de vies seraient épargnées : ils fournissent des financements, des armes, des munitions, des équipements et des renseignements militaires.
En outre, avec l’approbation tacite des États occidentaux, des milliers de mercenaires étrangers rejoignent les rangs des forces armées ukrainiennes en constituant aujourd’hui une partie non négligeable des unités qualifiées au combat et en prennent directement part à la confrontation avec la Russie.
Le 26 juillet, un groupe des pirates informatiques russes portant le dénominatif « Hackers russes en colère » a dévoilé les données personnelles de plus de 3.200 combattants étrangers dans les rangs ukrainiens. https://www.dagens.com/war/russian-hackers-release-data-on-3-200-foreign-soliders-in-ukraine Sur la liste publiée, les mercenaires qui sont les citoyens de plus d’une trentaine de pays, la plupart sont soit ceux ayant une expérience de militaire de carrière, soit des criminels ayant purgé des peines de prison dans leurs pays respectifs pour des crimes divers, tels que banditisme, agressions, viols et meurtres.
Aujourd’hui, ces mercenaires, dont un grand nombre d’occidentaux, participent également à l’invasion aventureuse de l’armée ukrainienne sur les territoires de la Russie. Néanmoins, même les médias « atlantistes » des pays soutenant l’Ukraine ne croient pas – et à juste titre – au succès de l’initiative ukrainienne dans la région russe de Koursk et reconnaissent quasi-unanimement que cette dernière n’affectera pas positivement la situation critique des forces ukrainiennes dans le Donbass.
Etant en contact direct avec des combattants militaires russes, malgré la situation plus que stressante pour les populations civiles de la région de Koursk je ne peux, toutefois, ne pas remarquer une certaine satisfaction dans les rangs de l’armée russes : si dans le Donbass ils doivent avancer mètre par mètre en dénichant les combattants ukrainiens des lignes de fortifications et, parfois, de véritables forteresses construites dès 2014 – dans la région de Koursk la situation est tout à fait différente. Le seul abri que les forces armées ukrainiennes puissent avoir, c’est en se cachant dans les buissons ou dans les résidences quittées par les villageois. Ainsi, avec la domination écrasante de l’aviation et de l’artillerie russe, c’est un véritable massacre des unités ukrainiennes qui est en train de s’y dérouler.
De même, si dans la région du Donbass le régime de Kiev a tendance à mettre dans les tranchées de première ligne ceux qui sont considérés comme de la « chair à canon » – les civils mobilisés de force sans aucune véritable formation militaire et faiblement armés – ce sont les unités militaires les mieux entrainées et les mieux équipées qui ont été expédiées dans la région de Koursk, ce qui permet à l’armée russe de mettre la main dessus et de les détruire sans avoir la contrainte d’attaquer les fortifications dans lesquelles « l’élite » de l’armée ukrainienne a l’habitude de prendre ses quartiers.
La tentative actuelle de l’invasion par les forces ukrainiennes du territoire de la région russe qui est totalement dépourvue du moindre objectif politico-militaire atteignable n’est qu’une nouvelle campagne de marketing du régime de Kiev, dont l’unique résultat tangible ne peut être que celui de la terreur vis-à-vis des populations civiles dans des zones rurales provisoirement occupées et du châtiment inévitable de la désastreuse initiative qui en résultera avec des milliers de morts supplémentaires de soldats ukrainiens avant la tombée finale proche du rideau sur la scène de reine de Zelensky et de son entourage.
✍️Oleg Nesterenko
Président du CCIE (www.c-cie.eu)
(Ancien directeur de l’MBA, ancien professeur auprès des masters des Grandes Ecoles de Commerce de Paris)
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