Libération de Mohamed Bazoum : La transition nigérienne pose des conditions
Depuis juillet 2023, le palais présidentiel du Niger est le théâtre d’une situation politique tendue, avec Mohamed Bazoum détenu par la junte militaire dirigée par le général Abdourahamane Tchiani suite au putsch survenu à cette époque. Au cœur des négociations visant à obtenir sa libération, le président togolais, Faure Gnassingbé, joue un rôle central dans ce complexe jeu diplomatique.
Selon des sources d’Africa Intelligence, la junte militaire a établi plusieurs conditions pour la libération de Bazoum. Une des principales exigences est que Mohamed Bazoum ne se proclame pas président une fois libéré. Cette demande souligne l’inquiétude de la junte quant à une éventuelle reconnaissance de Bazoum comme le seul président légitime du Niger par ses partisans au sein de la CEDEAO. Niamey attend des garanties de l’organisation régionale pour éviter une telle situation, déjà exprimant son mécontentement après l’invitation du ministre des Affaires étrangères de Bazoum au sommet de la CEDEAO à Abuja le 10 décembre dernier.
Une autre pierre d’achoppement dans ces négociations complexes est la demande de la junte que Mohamed Bazoum reste au Niger après sa libération. Niamey craint qu’il puisse agir contre les autorités de transition depuis une capitale voisine, avec le soutien de certains chefs d’État ouest-africains. En revanche, la CEDEAO insiste sur le départ de l’ancien président de Niamey pour lui permettre une plus grande liberté de mouvement.
Des discussions intenses sont prévues dans les prochains jours, avec l’objectif de libérer Bazoum d’ici mars. Selon nos sources, les négociations sont en cours, et le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, se rendra à nouveau à Niamey le 25 janvier 2024, accompagné de son homologue sierra-léonais, Timothy Musa Kabba, pour poursuivre les pourparlers initiés dans le cadre de la mission de bons offices menée par Lomé.
Il est important de rappeler que la junte nigérienne a déjà libéré l’épouse de Mohamed Bazoum et son fils, Salem Bazoum, le 8 janvier 2024. L’issue de ces négociations délicates continuera de captiver l’attention internationale, mettant en lumière la complexité des enjeux diplomatiques et des équilibres régionaux dans la résolution de cette crise politique au Niger.
Franck Olivier/Colombe média
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