Drame de l’université Norbert Zongo : Verdict sévère contre les responsables de l’effondrement de la dalle
Après des mois d’attente et un procès intensif, le tribunal de grande instance de Koudougou a prononcé, ce mercredi 10 janvier, son verdict concernant l’effondrement tragique de la dalle à l’université Norbert Zongo. Une décision judiciaire historique a été rendue, condamnant trois sociétés et six individus pour homicide et blessures involontaires, suite à un événement qui avait causé la mort de quatre personnes et blessé une autre.
Le jugement a frappé durement les entreprises impliquées. Le groupement SUZI CONSTRUCTION/BIN SAMAR, la société SATA AFRIQUE, ainsi que la société BUREAU VERITAS ont été reconnus coupables des faits d’homicides et de blessures involontaires. Pour ces entreprises, les amendes prononcées s’élèvent respectivement à 2 millions FCFA pour SUZI CONSTRUCTION et SATA AFRIQUE, et à 1,5 million FCFA pour BUREAU VERITAS.
Cependant, les sanctions les plus sévères ont été réservées aux individus directement impliqués dans la supervision et le contrôle du chantier. Abdoul Aziz Korogo, chef du chantier, et Domahoun Gildas DE SOUZA, contrôleur du bâtiment effondré, ont écopé d’une condamnation à 18 mois d’emprisonnement assortis de sursis, accompagnée d’amendes fermes de 5 millions FCFA chacun.
En plus des condamnations pénales, le tribunal a ordonné des compensations financières aux victimes et à leurs familles. Une somme de 5 millions FCFA a été allouée au blessé Stéphane Nonkané. Quant aux familles des défunts, elles se voient attribuer des indemnisations solides, s’élevant de 6 à 10 millions FCFA, versées solidairement par les coupables.
Une décision judiciaire complexe qui va au-delà des peines pécuniaires, car les condamnés devront également supporter les honoraires des avocats représentant les ayants droit. De plus, les frais liés à l’expertise judiciaire, destinée à déterminer les causes de l’effondrement, sont également à la charge des responsables.
L’État burkinabè et l’université Norbert Zongo, maître d’ouvrage du projet, ont été blanchis de toute implication dans cette affaire. Le tribunal a rejeté toute demande de condamnation solidaire avec les prévenus au paiement des dommages et intérêts.
Cet épilogue judiciaire souligne l’importance cruciale de la responsabilité dans l’exécution des travaux de construction. L’homicide involontaire, défini comme un délit, est passible de peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement et d’amendes considérables, comme le stipule le cadre légal.
Ce verdict, annoncé après un procès débuté du 12 au 20 décembre 2023, marque une étape importante dans la quête de justice pour les victimes de cette tragédie. Il met en lumière la nécessité absolue de respecter les normes de sécurité dans le domaine de la construction pour éviter de telles pertes humaines à l’avenir.
Franck Olivier/Colombe média
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