Éditorial : Reconnaissance officielle des mariages coutumiers : Un pas vers une société inclusive au Burkina Faso
La récente déclaration du ministre en charge de la fonction publique, Bassolma, a suscité un intérêt considérable et des discussions animées. En annonçant que l’État enverrait des représentants dans les villages pour enregistrer et légaliser les mariages coutumiers, le ministre ouvre la voie à une reconnaissance officielle des pratiques culturelles traditionnelles. Cette initiative, qui pourrait s’apparenter à une révision du code de la famille, représente un tournant majeur pour les couples vivant en milieu rural.
Depuis des décennies, les pratiques coutumières ont souvent été marginalisées par les systèmes légaux modernes, laissant de nombreux couples sans reconnaissance officielle de leur union. En proposant d’envoyer des représentants de l’État pour enregistrer ces mariages, Bassolma fait un geste fort vers l’inclusion et la valorisation des traditions locales. Cette mesure montre une volonté de l’État d’intégrer les réalités culturelles des populations rurales dans le cadre juridique national.
L’une des plus grandes plus-values de cette initiative réside dans la sécurité juridique et sociale qu’elle offre aux couples. Actuellement, de nombreux couples mariés selon les coutumes locales ne bénéficient d’aucune reconnaissance légale, ce qui peut entraîner des complications en matière de succession, de garde d’enfants, et d’accès aux services administratifs. Avec cette nouvelle mesure, les couples se verront accorder des certificats de mariage officiels, leur garantissant des droits et protections jusque-là inaccessibles.
Par exemple, un couple vivant dans un village pourra non seulement bénéficier d’une reconnaissance officielle de son union, mais aussi accéder plus facilement à des prêts bancaires, des services de santé, et inscrire ses enfants à l’école sans tracas administratifs. En cas de décès de l’un des époux, les droits de succession seront clairs et légalement protégés, évitant ainsi les conflits familiaux souvent observés dans de telles situations.
Au-delà des avantages juridiques et sociaux, cette décision a le potentiel de renforcer les liens sociaux et culturels au sein des communautés rurales. En intégrant les mariages coutumiers dans le cadre légal, l’État reconnaît et respecte les traditions locales, renforçant ainsi le sentiment d’appartenance et d’identité culturelle des communautés. Cette reconnaissance officielle est un pas vers une société plus harmonieuse, où les diversités culturelles sont valorisées et protégées.
La proposition du ministre Bassolma de légaliser les mariages coutumiers au Burkina Faso est une mesure progressive et inclusive qui mérite d’être saluée. Elle offre des avantages juridiques et sociaux significatifs aux couples concernés, tout en valorisant les pratiques culturelles locales. En intégrant ces unions dans le cadre légal national, l’État contribue à la stabilité des familles et des communautés, favorisant ainsi une société plus équitable et respectueuse des diversités. Cette initiative est un exemple de comment les traditions et la modernité peuvent coexister harmonieusement pour le bénéfice de tous.
Franck Olivier/Colombe média
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