Éditorial : Kemi Séba : la réplique panafricaine à l’arrogance de la France!

La récente attribution d’un passeport diplomatique nigérien à Kemi Séba pourrait être considérée comme une réplique directe dans la lutte contre le néocolonialisme en Afrique. L’activiste panafricain, déchu de sa nationalité française, incarne aujourd’hui une résistance symbolique contre une France de plus en plus contestée dans ses anciennes colonies. Cette décision des autorités nigériennes, et plus particulièrement du général Abdourahamane Tiani, chef de l’État, reflète une volonté de rupture avec les politiques néocoloniales de Paris.

Kemi Séba, connu pour son militantisme en faveur d’une Afrique libre et souveraine, voit sa cause renforcée par ce geste de soutien du Niger. En lui accordant un passeport diplomatique, le Niger ne fait pas que lui offrir une protection ; il lui confère une légitimité et une reconnaissance sur la scène internationale. Ce geste est aussi une réponse audacieuse aux tentatives de limitation de sa liberté de mouvement par la France. En dépit de la déchéance de sa nationalité française, Kemi Séba se voit ainsi propulsé au rang de conseiller spécial du chef de l’État nigérien, une position qui lui permettra d’amplifier son message et d’œuvrer plus efficacement pour la cause panafricaine.

Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large de révolutions politiques au Sahel, où les anciennes colonies françaises, autrefois sous forte influence de Paris, cherchent à réaffirmer leur souveraineté. Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2023, le président Tiani a clairement indiqué son intention de redéfinir les relations du Niger avec la France, allant jusqu’à demander le départ de l’armée française du territoire nigérien. Ces décisions courageuses est une preuve de la volonté croissante des pays africains de se libérer de l’emprise néocoloniale et de construire un avenir fondé sur leurs propres intérêts et visions.

Le cas de Kemi Séba est un exemple frappant de la façon dont les tentatives de répression peuvent se retourner contre leurs auteurs et renforcer la détermination et la visibilité des activistes qu’elles cherchent à réduire au silence. Au lieu de freiner ses actions, la décision française de lui retirer sa nationalité n’a fait qu’amplifier son engagement et attirer l’attention internationale sur sa lutte.

L’octroi d’un passeport diplomatique à Kemi Séba est plus qu’un simple geste symbolique. Il représente un acte de défiance face au néocolonialisme et un soutien à la cause panafricaine. Ce développement souligne l’importance croissante de l’activisme dans la redéfinition des relations internationales en Afrique. Alors que le continent continue de chercher des voies vers une véritable indépendance et souveraineté, des figures comme Kemi Séba jouent un rôle important dans l’inspiration et la mobilisation des générations futures. Cette affaire nous rappelle que la lutte pour une Afrique libre est loin d’être terminée et qu’elle nécessite le soutien inconditionnel de ceux qui croient en un avenir meilleur pour le continent.

Franck Olivier/Colombe média