Souveraineté Burkina-Niger : « Il faut que nous cessions nos égoïsmes personnels, nos micros nationalismes et voir plus grand », affirme le Premier ministre
Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a reçu en audience, ce samedi 7 octobre 2023 à Ouagadougou, son homologue du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine. Cette rencontre a permis aux deux personnalités d’aborder des sujets d’intérêts communs.
La délégation nigérienne est venue transmettre les chaleureuses salutations et les remerciements de leur Président, le général Abdourahamane Tchiani au peuple burkinabè qui les a soutenus face aux différentes sanctions prises par la CEDEAO à l’encontre du Niger.
« Nous avons été dépêchés par le chef de l’Etat nigérien, le général Abdourahamane Tchiani pour venir traduire l’expression de notre profonde fraternité et amitié avec le Burkina Faso », a déclaré le Chef du Gouvernement nigérien à sa sortie d’audience. Et de poursuivre qu’avec « la mise en commun de nos énergies et de nos moyens, cela devrait nous permettre d’aller de l’avant et de faire en sorte que les populations qui sont durement meurtries puissent retrouver la tranquillité ».
Selon lui, il faut mettre en place une commission tripartite afin de faire face à l’ennemi commun et à l’hydre terroriste. « Nous avons parlé de la nécessité de nous voir, plus souvent, pour échanger sur tous les aspects qui intéressent nos populations, que ce soit sur le plan économique, sécuritaire et culturel », a relevé le Premier ministre nigérien.
Sur le plan de la défense, Ali Mahaman Lamine Zeine annonce que les deux Etats ont repris les opérations conjointes tout en faisant remarquer qu’au niveau des hydrocarbures, une commission est mise en place pour faciliter la coopération Burkina-Niger.
De son côté, le Premier ministre burkinabè, Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla a fait savoir à son homologue du Niger que : « quand on a peur de mourir, on ne s’engage pas dans le combat que nous menons ».
Cette audience a également permis au Dr Kyélem de Tambèla de rappeler la nécessité de la création de l’Alliance des Etats du Sahel qui comprend le Burkina Faso, le Mali et le Niger. « Cette épreuve nous a fait comprendre que, isolement, nous ne sommes rien face à nos adversaires. Il faut qu’on se mette ensemble. Ensemble, nous pouvons faire beaucoup de choses mais, isolement, on peut venir frapper l’un, ensuite, on frappe l’autre. Il faut que nous cessions nos égoïsmes personnels, nos micros nationalismes et essayer de voir plus grand », a – t – il insisté.
A ce propos, le Chef du Gouvernement burkinabè a rappelé un article qu’il a écrit en 2003 faisant cas de l’idée de la création de la fédération des Etats du Sahel qu’il a souhaité, à nouveau, en février 2023, au Mali. Au début dudit article, il est écrit : « pour une fédération du Sahel en Afrique de l’Ouest, les pays les plus pauvres économiquement sont, sans conteste, les pays du Sahel sans littoral. Ceux-ci ont donc quelque chose en commun, ne serait-ce que la pauvreté qui n’est que la conséquence d’une absence de vision politique entre ces pays qui sont le Mali, le Burkina et le Niger… ».
Et, il poursuit ensuite que le regroupement de ces trois pays comportera des avantages certains, l’économie qui est le fondement de toute évolution sociale dans le monde actuel pourrait connaitre un nouveau départ. Ainsi, note-t-il, le sens de l’histoire commande que le Burkina, le Mali et le Niger constituent rapidement une fédération. Il a terminé en indiquant qu’au début de l’ère coloniale, en 1904, ils formaient ensemble déjà la colonie de Haut-Sénégal-Niger.
Par ailleurs, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a invité son homologue du Niger « à tenir bon » car il y aura des embuches dans la dynamique de la reconquête du territoire et de la souveraineté du Niger.
DCRP/Primature
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