JMD 2024: le message du ministre de la santé
À l’instar des autres pays du monde, le Burkina Faso commémore ce 14 novembre 2024, la Journée mondiale de lutte contre le diabète. Le diabète est une maladie chronique qui se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la glycémie. L’hyperglycémie, également appelée glycémie élevée, est un effet courant du diabète non maîtrisé qui, au fil du temps, provoque de graves lésions dans de nombreux systèmes du corps, en particulier les nerfs et les vaisseaux sanguins.
La célébration de cette journée offre l’occasion de :
i) faire l’état des lieux sur le fardeau et la lutte contre le diabète en matière de prévention, de dépistage de traitement de cette maladie dans notre pays ;
ii) sensibiliser le grand public sur cette maladie et ses principales complications ;
iii) susciter l’accompagnement des médias afin de faciliter le relai de l’information auprès des populations ;
iv) faire le point des difficultés et des défis liés à la prise en charge du diabète et faire un plaidoyer auprès de l’ensemble des parties prenantes pour une meilleure mobilisation des ressources à investir dans la lutte contre le diabète.
Cette année, la Journée mondiale du diabète est commémorée sous le thème : «𝐃𝐢𝐚𝐛è𝐭𝐞 𝐞𝐭 𝐛𝐢𝐞𝐧-ê𝐭𝐫𝐞» , soulignant donc la nécessité de fournir des soins pour que les personnes puissent bien vivre avec la maladie.
Au niveau mondial, le diabète constitue un défi de santé publique du 21e siècle. C’est une véritable épidémie mondiale qui touche toutes les populations (riches, pauvres, jeunes, enfants, adultes, personnes âgées, femmes, hommes, …).
Environ 537 millions de personnes adultes vivent actuellement dans le monde avec un diabète, soit 1 adulte sur 10. Ce chiffre pourrait atteindre 700 millions d’ici 2040, donc 3 personnes sur 4 dans les pays en voie de développement. Plus de 200 millions de personnes dans le monde ignorent qu’elles sont concernées par cette maladie qui progresse le plus souvent de façon silencieuse les premières années.
En Afrique, les statistiques disponibles sur le diabète témoignent de l’ampleur du défi à relever. En effet, 24 millions d’adultes vivent actuellement avec le diabète et l’on estime que ce nombre devrait augmenter de 129 % pour s’établir à 55 millions d’adultes d’ici à 2045.
Au Burkina Faso, selon les résultats de l’enquête STEPS, la prévalence globale du diabète était de 7,6%. Ces résultats sont en nette augmentation par rapport à ceux de 2013 où la prévalence globale était estimée à 4,9 %. La prévalence des glycémies anormales (prédiabète) qui était de 16,8 % dans la population enquêtée avec 18,9 % chez les hommes contre 14,8% chez les femmes.
Le diabète constitue un énorme fardeau en termes de morbidité, de mortalité, de séquelles et de complications. En 2021, 6,7 millions de décès dans le monde étaient liés au diabète, dont 416000 décès en Afrique et un diabétique meurt toutes les 7 secondes et une jambe est coupée toutes les 30 secondes.
Le diabète est à l’origine de nombreuses complications cardiaques (insuffisance cardiaque), rénales (insuffisance rénale), neurologiques (AVC) ou oculaire (cécité). Cette maladie constitue un facteur de risque cardiovasculaire majeur et représente une menace pour la qualité de vie des personnes atteintes et la croissance économique dans les pays en développement comme le nôtre.
Cette tendance présage de l’ampleur de la tâche qui attend tous les acteurs du système de santé afin de stopper l’incidence du diabète. C’est pourquoi le Ministère de la Santé s’est engagé, avec l’accompagnement de ses partenaires, dans une stratégie de promotion des comportements favorables à la bonne santé, de prévention et de contrôle des facteurs de risque, de dépistage et la prise en charge précoce. Cela se traduit par l’élaboration d’un plan stratégique de lutte contre les maladies non transmissibles 2024-2028 et la mise en œuvre de la stratégie WHOPEN qui est l’intégration de la prise en charge des principales maladies non transmissibles dans les formations sanitaires périphériques que sont le diabète et l’hypertension artérielle (HTA) dans quinze (15) districts sanitaires.
C’est le lieu pour moi d’appeler tous les acteurs, à tous les niveaux de notre système de santé, à intégrer systématiquement dans leurs plans d’actions annuels, le WHOPEN dont la mise à l’échelle de la stratégie WHOPEN devrait permettre d’engranger plus de résultats dans la lutte contre les MNT et en particulier le diabète.
Tout le monde peut contracter le diabète et tous sont concernés par cette maladie. Cependant, les personnes les plus vulnérables sont celles qui cumulent les facteurs de risques que sont : la pratique insuffisante d’activités physiques, la mauvaise alimentation, notamment la consommation excessive de sucre et d’aliments sucrés, salés et gras, les personnes en surpoids ou obèses, etc.
J’invite ainsi les populations à pratiquer régulièrement les activités physiques, à manger peu sucré, peu salé, moins gras, à contrôler la glycémie au moins une fois par an et à mesurer la tension artérielle au moins une fois tous les six mois. Certes, le diabète est une maladie chronique, mais le dépistage précoce et la mise en route d’un traitement continu permettent d’éviter la survenue des complications et de maintenir une bonne qualité de vie.
Engageons-nous pour la réduction du fardeau du diabète et des maladies non transmissibles en général.
Le Ministre de la Santé
Dr Robert Lucien Jean-Claude KARGOUGOU
Officier de l’Ordre de l’Étalon
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